Recherche hasardeuse [SOLO + CAPTURE]

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Mes achats en poche, j’avais décidé de passer un peu de temps en plus dans ma cité. Une heure ou deux, à flâner dans les rues sans intérêt. Je voulais juste me reposer un peu avant de partir à nouveau dans la nature. Voir des gens, du monde. Je n’avais pas engagé la conversation, à ça non.

La ville me manquait surement un peu. Et pourtant. Je n’avais passé qu’une journée, et pas entièrement, dehors. Mais je supposais que cela allait se faire avec le temps. Après tout, je n’avais jamais quitté le domicile familial jusque-là. Il y avait un début à tout, ainsi que le temps d’adaptation nécessaire à cela.

Puis Ambriel s’était vite ennuyée et avait commencé à faire un peu n’importe quoi. Elle bougeait, pour ne pas changer, dans tous les sens, gênant les passants qui n’hésitaient pas à me le faire savoir avec toute leur bonté. Au bout du quinzième : « Vous devriez avoir honte ! Vos parents ne vous ont donc rien appris ? », je décidais qu’il était temps de retrouver notre solitude à deux.

Nous laissions la société derrière nous pour nous aventurer plus loin dans les terres. J’avais décidé de ne pas retourner du côté des rivages tout de suite. Ambriel aurait vraiment du mal face aux pokémon de type eau, et l’expérience entre le Noadkoko et le Tentacool m’avait assez rassasié pour le moment.

Comme je savais peu de chose sur cet endroit, et que j’étais réellement curieuse de le voir, nous nous dirigions vers ce que les habitants de la région appeler : Le Terrier. Il s’agissait tout simplement d’une plaine herbeuse, parsemée de troue en tout genre. A mon avis, nous croiserions quelques petits pokémon, de taille à lutter contre Ambriel sans réellement nous mettre en difficulté, du moins je l’espérais. Dans le doute, j’avais toujours ma potion nouvellement acquise.

J’avançais lentement. Vraiment lentement. Parfois, Ambriel en avait vraiment assez de m’attendre et partait devant pendant quelques minutes. Elle ne s’éloignait cependant pas de trop, elle restait toujours visible. Je la comprenais bien, mais je n’étais pas habituée à tant de marche. Surement aussi que mes vêtements n’étaient pas la meilleure des tenues pour cela, mais je ne me voyais pas avec autre chose.

Au final, nous avions finalement passé la nuit à la belle étoile. Dans mon sac de couchage, je n’avais pas tellement froid, grâce à la douce fourrure d’Ambriel. C’était utile d’avoir un pokémon comme un Hélionceau lorsqu’on était obligé de dormir face aux éléments.

Le matin, j’étais réveillée par une Ambri très en forme et impatiente d’en découdre. Moi aussi, j’avais grande hâte de parcourir les plaines terreuses. Une fois mes affaires à nouveau emballées, nous avions repris la route. Et enfin nous étions arrivées à destination.

« - Bien. Il est temps de chercher un compagnon. »

Ambriel ne semblait pas emballer par l’idée mais comprenait que cela était nécessaire pour notre sécurité à toutes les deux.

(c)Winter-Foxy

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Le soleil était au rendez-vous, le vent soufflait peu sur les plaines. Nous étions dans des conditions vraiment formidables pour rechercher un compagnon. En plus nous étions en forme, malgré que j’aie passé une nuit peu confortable. Mais je devais m’y faire, voilà tout.

Ambriel se prêta finalement au jeu, après la découverte d’un premier terrier. Je comprenais tout de suite d’où venait le nom de l’endroit en lui-même. C’était plutôt évocateur et bien trouvé. Simple mais efficace. Quelques minutes passèrent sans que nous ne croisions un pokémon, lorsque soudain un éclair bleuté passa devant moi.

Il s’agissait d’une jeune Nidoran Femelle. Elle s’était plantée devant moi, débarquant de nulle part et me bloquant le passage. Au début, j’avais eu dans l’idée de la contourner. Mais en croisant son regard, je discernais une pointe de défis. Elle voulait combattre, de toute évidence.

« - Eh bien Ambriel, je crois que nous avons découvert notre première adversaire. »

Ambri se précipita à mes côtés et se plaça sans attendre en position de combat. Elle aussi voulait se battre, c’était l’évidence même. Je souriais un peu. Ces deux-là se ressemblaient décidément ! Je pensais qu’elles feraient une bonne équipe et s’entendraient bien, tout en se mettant en compétition. Ce qui permettrait d’améliorer leurs performances.

Le combat débuta. Ambriel était plus rapide que la Nidoran, elle porta donc le premier coup. Je lui commandais une attaque Charge, histoire d’entamer correctement le combat. L’Helionceau fit mouche, percutant le pokémon Venepic de plein fouet. Cette dernière sembla un peu ébranlée, mais elle se reprit très vite et riposta avec une attaque Griffe.

Je demandais ensuite à Ambriel de se reculer et d’utiliser Rengorgement. Il nous fallait mettre toutes les chances de notre côté. Cela laissa le temps au pokémon sauvage de se remettre de ses émotions et de passer à l’offensive. La Nidoran tenta une attaque Double-Pieds, mais j’avais prévu qu’elle tente une attaque et ordonnais au lionceau d’esquiver l’attaque.

« - Ambriel, utilise Flammeche !. »

Grâce à son renforcement d’avant, je savais que l’attaque feu de ma partenaire serait plus puissante. Et heureusement elle fit mouche, Ambri étant largement plus rapide que la Nidoran. Je ne savais pas vraiment si elle avait pris assez de dommage, si la fatigue était assez présente pour qu’on tente une capture maintenant. Je décidais de jouer la carte de la précaution.

Le pokémon poison en profita pour porter une nouvelle attaque Griffe sur Ambriel, qui feula de colère. Une fois que l’ordre de Bâillement fut donné, je tentais la capture au moyen d’une Superball J’espère que la jeune Nidoran soit assez affaiblie pour pouvoir la capturer sans besoin de prolonger le combat.

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L’objet de capture venait de frapper la petite Nidoran. Dans un faisceau lumineux rouge, cette dernière avait disparue et maintenant je regardais fébrilement la pokéball. Un mouvement. J’espérais profondément que cette première tentative fonctionne. Deux mouvements. Déjà parce que les balls étaient rares, tout de même. Trois mouvements. Et aussi parce que cette femelle me semblait convenir à merveille à mon équipe.

Ambriel, même si elle faisait comme si, attendait également avec toute l’impatience du monde. Nos regards étaient fixés sur la même cible, priant Arceus pour un succès. Et nos prières furent entendues, puisque la pokéball s’arrêta finalement de bouger, sans que le pokémon sauvage ne soit ressorti.

Je criais un instant de joie, aux anges. Ambriel se mit à sautiller autour de moi, toute aussi heureuse. Nous avions notre premier compagnon de route, et pas des moindres. Je sentais que cette petite en avait à revendre. Elle voulait combattre, voyager. Elle était prête pour ça et je pensais qu’elle avait dû accoster tous les dresseurs passant dans le coin.

L’Helionceau s’approcha et renifla la ball tandis que je me baissais pour la prendre dans ma main. Je la regardais, en pleine réflexion pour nommer cette admirable créature. Un nom me vient rapidement, claire comme de l’eau de source. Parfait pour cette petite battante. Je me tournais vers Ambriel.

« -Ma douce, je te présente Sybel, notre nouvelle compagne. »

La Nidoran femelle nouvellement capturée fit son apparition. Elle s’étira avant de nous regarder à tour de rôle. Etrangement, Ambri était très heureuse d’avoir de la compagnie. Vu le cinéma qu’elle m’avait fait avant, j’avais eu un peu peur qu’elle se montre désagréable.

« -Bonjour Sybel. Je me présente : Tiara, et voici Ambriel. Tu vas voyager avec nous maintenant, en tant que membre de l’équipe d’un Ranger. »

Sybel sauta de joie. De toute évidence, elle appréciait sa nouvelle condition et cela me fit sourire. Tant mieux, si cela lui convenait ! Je laissais quelques minutes à mes deux pokémon pour faire mieux connaissance. Et je voulais aussi qu’elles se reposent un petit peu. Notre exploration du Terrier n’était pas terminée.

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Une fois qu’Ambriel et Sybel avaient fait plus humble connaissance, je décidais qu’il était temps de repartir à l’exploration. J’étais très heureuse d’avoir capturé mon premier pokémon, mais la journée n’était pas encore terminée. Je comptais rester le plus longtemps possible, pour découvrir le plus d’informations sur cet endroit. Après tout, je n’y étais jamais venue.

Je me disais que j’aurais dû faire l’acquisition d’un carnet, pour retranscrire mes aventures et mes rencontres. Je décidais donc d’y penser lors de mon prochain passage dans une ville. Il me faudrait retenir mes découvertes du jour dans ma tête en attendant. Avec Sybel, cela ne serait pas difficile car elle avait fait de cette journée un moment inoubliable.

Nous marchions depuis quelques minutes. Ambriel était restée calme au début, toujours en conversation avec Sybel. Puis sa fougue naturelle était revenue au galop et elle avait repris ses mouvements aléatoires. La Nidoran se contentait de marcher devant moi, tranquillement. Elle était moins follette que l’Helionceau.

Je notais la présence importante de nombre de terrier. Je me demandais si ma Sybel avait vécu dans l’un d’entre eux. Après tout, je ne connaissais pas grand-chose de son espèce. Les Nidoran, en général, n’étaient pas les pokémon les plus appréciaient à Sigma. Pourtant, moi je les trouvais adorable, en particulier ma Sybel.

« -Ambriel ! Cesse donc de gratter le sol, tu vas être toute sale ! »

Décidément, cette petite allait me rendre chèvre. Elle n’arrêtait donc jamais ? La voilà qui grattait le sol frénétiquement de ses griffes. Son pelage se couvrait de poussière à vue d’œil ! Quel malheur je vous jure. Sybel s’approchait tout en reniflant et se mise également à gratter. Non mais franchement, par Arceus ! Qu’avaient-elles donc trouvé ?

« -Mes dames, mes dames ! Un peu de tenue voyons. »

Les deux filles se tournèrent vers moi, avant de s’écartaient. Je portais donc mon attention sur l’objet du délit. Il s’agissait d’un terrier, en fait. Et en regardant mieux, je pus apercevoir qu’il était bloqué par quelque chose. Ou quelqu’un. Bref, par un pokémon. Il était vert et je pouvais même le voir trembler de peur ! Pauvre petite chose.

Il me semblait reconnaître un Couverdure. Je m’empressais de m’éloigner, pour ne pas l’effrayer de plus, entraînant les deux fautives avec moi. Puis je leur faisais un peu la leçon. Je me doutais qu’elles n’avaient pas voulu être méchantes. Après tout, c’était mes filles ! Mais je leur disais de faire attention aux autres, pour ne pas les effrayer ou les contrarier. Pas comme ma famille, qui se fichait bien des sentiments des autres.

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Cette petite histoire derrière nous, nous avions continué notre chemin. Je ne savais pas vraiment jusqu’où aller le Terrier. Je n’avais jamais été très attentive aux cours de géographies. Je préférais de loin les travaux pratiques ou les sorties terrains.

De toute façon, tant que la nuit n’était pas sur le point de tomber, je me disais que nous pouvions continuer notre route. Je doutais de toute façon de rencontrer un pokémon effrayant dans cette vaste plaine, mais sait-on jamais.

Ambriel et Sybel se tenaient un peu plus tranquille, suite à mon petit sermon. Elles étaient totalement et indéniablement adorables et je me doutais bien qu’elles avaient juste voulu jouer ou encore me montrer leur trouvaille. Mais il fallait faire plus attention aux réactions et sentiments des autres. Adopter son comportement.

Cela me faisait penser à ma famille. Les leçons qu’on avait pu me faire, alors qu’eux-mêmes ne les respectaient pas. Les méchancetés, les idioties. Les disputes, toujours plus nombreuses. Les prises de bec. Décidément, je me demandais vraiment pourquoi il avait fallu que je sois aussi différente des autres Diamond.

Oh, je ne me pensais pas meilleure. Et je savais bien que j’avais un caractère semblable, dans le fond. Après tout, plus d’une dizaine d’années à vivre à Sigma, dans ma famille, l’influence était bien là et puissante. Mais moi, j’aimais la nature. Moi, j’aimais les pokémon. Je n’avais pas peur et je les trouvais formidables, tous. Pas seulement les plus beaux. Bien entendu, j’avais mes préférences, mes goûts et surement mes peurs. Je ne me fermais pas aux autres espèces, voilà tout.

Une nouvelle fois perdue dans mes pensées, je reprenais terre ferme lorsque je sentis des coups contre ma jambe. Ambriel tentait de m’avertir de quelque chose. Je cherchais alors du regard après Sybel, que je voyais finalement un peu plus loin. Elle lançait des bruits à tout va, et je sentais la panique dans sa voix.

« -Sybel, qu’il y a-t-il ? »


En m’approchant, je découvris la cause de cette agitation : une autre Nidoran femelle, couchée et blessée à la patte. C’était une vilaine morsure, peu profonde mais qui saignait tout de même. Cela devait être douloureux et j’avais vraiment de la peine pour cette petite créature.

Je m’accroupis à côté d’elle, doucement. Nous avions eu des exercices un peu de ce type à l’académie des Rangers. Avant de faire quoi que ce soit, je devais convaincre le pokémon sauvage que j’étais là pour l’aider, afin qu’il ne m’attaque pas ou qu’il ne se blesse davantage.

« -Oh, pauvre chérie. Ne bouge pas, je vais t’aider. Sybel, pourrais-tu lui expliquer, s’il te plait ? »

Laissant ma belle Sybel à l’œuvre, je sortais doucement ma gourde de mon sac. Il fallait nettoyer la blessure. J’en profitais pour donner un peu d’eau à la blessée. Ambriel et Sybel attendront bien un peu. Puis je m’appliquais à nettoyer au mieux la morsure, tout en essayant de ne pas faire trop souffrir la petite.

Une fois que cela était fait, je sortais mon sac de couchage. Je n’allais pas déchirer mes vêtements. Le tissu n’était pas de bonne qualité pour servir de bandage. Trop fin. A l’aide des griffes d’Ambriel, je découpais un morceau et entourais la blessure avec. Cela la protégerait un peu. Je n’avais pas serré trop fort, de sorte à ce que la Nidoran sauvage puisse retirer la bande lorsqu’elle le voudrait, ou pour qu’elle se détache si elle se retrouvait coincer.

Une fois cela fait, je donnais à boire à mes pokémon. Nous passions quelques minutes avec la Nidoran, histoire de voir si elle allait mieux. Elle avait repris des couleurs et même si elle avait toujours mal, elle était sur la bonne voie. Bientôt, nous aperçûmes du bruit. Je supposais que c’était d’autres Nidoran, vu la réaction joyeuse de notre protégée.

Nous pouvions donc la laisser. Après un bref au revoir, nous avions repris notre chemin. Heureusement que j’avais bien retenu mes cours de premier secours.

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La petite Nidoran blessée derrière nous, nous avions repris notre route. J’étais contente d’être venue ici. C’était vraiment une agréable journée. Nous avions récupéré une camarade, mais en plus nous avions pu aider un pokémon dans le besoin. J’étais vraiment fière. J’aurais voulu qu’il en soit de même pour ma famille, mais je savais déjà que ce qui les inquiéteraient le plus, ce serait l’état de mon sac de couchage.

Alors que nous marchions, il me sembla entendre un bruit derrière nous. Je me retournais, mais ne vis rien du tout. Pensant qu’il s’agissait simplement de mon imagination, je reprenais ma marche tranquillement. Mais peu après, ce fut au tour d’Ambriel de se sentir observer. Elle s’arrêta et renifla l’air, sans rien trouver de concluant, puisqu’elle reprit aussi son chemin.

Et enfin, Sybel se stoppa à son tour et se retourna. Ambri et moi firent de même. Ce fut là que nous la vîmes. Une autre Nidoran femelle sauvage, encore. Il y en avait vraiment beaucoup dans le coin à cette heure de la journée. Je pensais qu’elle avait dû nous suivre depuis que nous avions quitté la petite blessée.

Sauf que cette Nidoran ne semblait pas amicale. Au contraire, je la trouvais étonnamment furieuse après nous. Agressive même. Cela se voyait nettement dans son comportement.

« -Du calme ma belle, nous ne voulons pas te déranger. »

J’avais tenté de l’apaiser un peu, sans succès. Je comprenais alors qu’elle avait dû nous voir avec la blessée et surement qu’elle pensait que nous étions responsable de l’état de son amie. Parce qu’elle était vraiment en colère, cette Nidoran.

Je n’avais pas envie de la combattre, alors ni une, ni deux, je prenais mes jambes à mon cou et courais à perdre haleine. Ambriel et Sybel me suivaient, enfin me dépassaient même. Et puis, à force de courir, je trébuchais, mon pied s’empiégeant dans un terrier. La chute fut rude, mais je ne m’en sortais pas trop mal. Je ne vis pas, dans le choc, la pokéball roulée dans le terrier et disparaître.

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Je grimaçais un instant. Ma cheville me faisait légèrement souffrir, mais rien d’insurmontable. Il me faudrait simplement y faire attention quelques temps et ne pas trop forcer dessus. Si cela était possible, bien entendu. J’en serais venue à croire que j’étais maudite, aujourd’hui. Pourtant la journée était tout ce qu’il y avait de plus agréable. Pas un nuage à l’horizon, si ce n’était mes mésaventures.

Ambriel et Sybel étaient à mes côtés. La première me couvait du regard, sensiblement inquiète, tandis que la seconde surveillait les environs. Mais de toute évidence, nous avions soit distancer la petite Nidoran, soit elle avait renoncé à continuer la poursuite. Dans un cas comme l’autre, j’étais plutôt heureuse que cela soit terminé.

Je soupirais. Mes vêtements étaient désormais couverts de poussière et de terre. Je m’installais donc plus confortablement, le temps d’examiner ma cheville. Heureusement, il n’y avait rien de grave, comme je l’avais pensé. Une petite douleur, rien de plus. A peine une entorse. J’avais eu de la chance. Comme quoi, ce n’était pas qu’une mauvaise journée finalement.

Nous étions toutes les trois essoufflées encore, quand je me mis à rire. Doucement au début, le fou rire me gagna rapidement. Je fus  bientôt rejointe par mes deux compagnes. Pour une première aventure, nous étions mises à rude épreuve ! Mais je ne m’étais jamais autant sentie vivante et heureuse.

Décidément, j’avais très bien fait de quitter ma famille. J’étais bien mieux ici, à me faire poursuivre par des pokémon sauvages, qu’à subir les diverses remarques acerbes des Diamonds. Pour rien au monde, je n’aurais échangé ma place ou aurais voulu changer quelque chose. C’était très bien ainsi.

Nous étions encore en train de rire lorsque, par hasard, en me retournant, je découvris un nuage de poussière au loin. Au début, je n’y faisais pas plus attention. Jusqu’à ce que Sybel s’arrête de rire et se mette à regarder tout autour, bientôt rejointe par Ambriel.

Finalement, nous découvrîmes avec horreur que ce nuage était créé par une horde de Couverdure lancés à toute allure dans notre direction ! Ni une, ni deux, je m’étais relevée. Je rappelais Sybel dans sa pokéball et prenais l’Hélionceau dans mes bras avant de me remettre à courir. Décidément, quelle tragique journée pour mes chaussures !

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Je n’en pouvais plus ! Mes pieds me faisaient un mal de Ponchien, mon souffle était court et mon cœur battait la chamade. Nous étions vraiment malchanceuse aujourd’hui décidément ! Il était peut-être temps de rentrer chez nous à nouveau. J’avais besoin de faire nettoyer mes vêtements. Ils étaient dans un sale état.

De toute façon, j’étais épuisée, Ambriel aussi et il en était surement de même pour Sybel. Nous avions beaucoup couru et les deux pokémon avaient même combattu. C’était déjà bien pour une première expédition. De plus, j’avais toujours en tête d’acheter un carnet et un stylo. Je voulais noter mes découvertes sur tous les endroits que je visitais, pour mon travail et ma connaissance personnelle.

Je ne connaissais pas beaucoup cette partie de ma région, la géographie n’avait jamais été mon fort de toute façon. Alors afin d’être au meilleur de mes capacités, il me fallait palier à mes ignorances. Et pour cela, j’allais devoir voyager un peu partout autour de Sigma pour apprendre, voir, rencontrer. Un beau programme.

Mais comme je me doutais bien que ma mémoire ne pourrait tout retenir, dans les moindres détails, la solution d’un carnet de voyage me semblait une excellente idée. Cela me permettrait aussi de faire le point sur ma situation chaque jour. Et je pensais vraiment en avoir besoin.

J’étais fatiguée, épuisée même. Je regardais par-dessus mon épaule, afin de voir si les Couverdure avançaient toujours vers nous. Heureusement, merci Arceus, ce n’était plus le cas. Nous étions sorties de leur ligne de marche. Je ralentissais jusqu’à m’arrêter complètement. Je lâchais un profond soupir, tandis qu’Ambriel redressait les oreilles.

Devant moi, à quelques pas à peine, un Fouinette me fixait avec des yeux ronds comme des soucoupes. Je lui avais fait peur, sans aucun doute. Je voulais le rassurer, mais il reculait à chaque fois que j’avançais ma main. Je décidais donc de le laisser tranquille. Je laissais l’Helionceau se promenait tandis que je m’asseyais sur un rocher pour reprendre mon souffle.

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Le soleil était haut dans le soleil. Cela faisait vraisemblablement un moment que nous marchions, avec Ambriel. Depuis le petit jour, en fait. Il fallait dire que nous avions vécus pas mal d’action, en très peu de temps ! Peut-être était-il temps de faire une petite pause. En plus, j’avais toujours mal aux pieds et mon sac me semblait peser une tonne. Un peu exagéré surement, mais à peine !

Je m’assurais quand même que, cette fois, il n’y avait aucun pokémon sauvage prêt à nous sauter dessus. Heureusement, c’était le calme plat dans les environs. Une bonne chose et je soupirais d’apaisement. La jeune Hélionceau avait déjà commencé à s’amuser avec les quelques fleurs proches. Je la regardais quelques minutes, avant de faire sortir Sybel à nouveau.

Les deux femelles se regardèrent doucement. J’aurais pu avoir peur que l’une ou l’autre soit jalouse. En fait, j’avais toujours un peu peur pour ça, parce que ça me semblait inévitable. Mais je savais aussi qu’après nos épreuves, elles s’étaient déjà très rapprochées. Ma foi, la compétition serait un tremplin pour leur entraînement, voilà tout !

Un léger bâillement m’échappa. Sur le coup, je tentais de le réprimer et de le masquer. Mais en me souvenant de l’endroit où j’étais, je décidais de me laisser un peu aller. Après tout, j’étais seule dans la nature avec mes pokémon, sale et poussiéreuse. Un bâillement ne changerait rien à ma situation actuelle. Il semblait que la fatigue me gagnait petit à petit, sur mon rocher.

J’observais mes compagnes, lorsque je fermais les yeux. Rien qu’une seconde, je le jure ! Du moins je pensais. Mais quand je me retrouvais, face contre terre, je me redressais pour découvrir que visiblement, je m’étais assoupie. Le soleil s’était déplacé et les deux pokémon s’étaient endormies non loin.

Je laissais un grognement m’échapper. Décidément, ce n’était pas une journée de chance ! En commençant à me redresser, j’entendis un bruit sur mon côté gauche. Instantanément, je me figée. Oh non, Arceus s’il vous plait, pas encore ! Je tournais doucement la tête vers la source du bruit.

Il s’agissait d’un petit Wattouat ! Il n’était vraiment pas grand, adorable et tout moutonneux ! C’était la première fois que je voyais un pokémon aussi jeune par ici, et tout seul surtout. Enfin, seul… Je regardais tout autour mais ne voyais rien de plus que ce que j’avais vu avant.

« - Oh mais qu’il est mignon ! »

Je n’avais pas pu m’en empêcher. Il était décidément trop mignon comme pokémon ! Mais mon éclat de voix l’avait surpris et maintenant il me regardait avec des yeux tous ronds, comme des assiettes ! Je lui avais fait peur. Comprenant mon erreur, m’excusais rapidement.

« - Pardon, pardon ! Je ne voulais pas te faire peur petit, ne part pas s’il te plait ! »

Il était tellement adorable bon sang ! Je voulais le voir de plus près, mais il avait toujours peur, c’était évident. Et je ne voulais pas le blesser en combattant. Pas moyen de faire du mal à un bout pareil ! En plus avec sa petite bouille là, il ressemblait tellement à… Non mais attendez ?

« - Mais tu es une femelle ! »

En entendant que j’avais finalement remarqué le plus évident, la petite moutonne sembla se détendre un peu. C’était peut-être ma chance ? Je tentais une approche, mais le bébé s’éloigna d’autant de pas que j’avançais. Décidément, elle ne semblait pas prête à me laisser la toucher. Je faisais la moue. Je voulais vraiment la toucher, cette petite créature ! Elle semblait tellement douce…

Je n’avais rien pour lui donner à manger, je n’avais rien pour moi et Ambriel de toute manière. Il allait bientôt falloir rentrer, de plus la journée avait bien avancée. Elle était surement mon dernier pokémon de la journée. Pas moyen de la laisser passer. Doucement, j’arrachais un peu d’herbe, ainsi qu’une fleur. Je posais le tout dans ma main, à plat. Et lui tendais en espérant qu’elle comprenne le message.

Au début, elle regarda suspicieusement. Et puis, les minutes passant, elle vient plus proche de moi et tandis le cou pour renifler le contenue de ma main. Je l’encourageais d’un sourire, ne voulant pas briser ce moment en parlant. Et finalement, le bébé se mit à manger ! J’étais très heureuse. J’avais une bonne opportunité devant moi, c’était le moment !

Alors que la petite était en train de manger, contente, j’attrapais ma dernière pokéball et lui lançais dessus !

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J’attendais avec impatience le moment véridique. Pendant une seconde, je crus que la petite Wattouat allait sortir de la pokéball et courir au loin. Mais non ! Au final, la ball se stoppa gentiment et tranquillement. Je ne bougeais pas d’un pouce pendant, hum, disons une demi-seconde avant d’attraper mon nouveau trésor et de me mettre à crier de joie !

La petite boule de coton était mienne à présent et je me sentais comme une petite fille à noël ! Excitée était trop faible surement pour décrire mes sentiments. Je n’avais même pas fait attention que j’avais réveillé mes deux pokémon, qui après un sursaut terrible, me regardaient maintenant, perdues. Et moi, j’étais tellement heureuse que sur le coup, je n’arrivais pas à leur parler.

Wattouat, et sa famille, avait toujours été un de mes pokémon préféré ! J’adorais tout chez lui et cette petite merveille était encore mieux que tout ce que j’aurais pu espérer ! En fait, ma journée était magnifique ! J’avais deux nouvelles compagnes, que pouvais-je rêver de mieux ? Finalement, j’arrivais à me calmer assez pour parler à mes pokémon.

« - Les filles, j’ai quelqu’un à vous présenter ! Viens dire bonjour, Toriel ! »

Son nom m’était venu tout de suite. Issue de mon histoire préférée. Je trouvais que cela lui allait à ravir. Ma petite boule de coton s’étira en sortant de sa pokéball. En la regardant, je me demandais soudainement si j’avais bien fait. Et si elle avait de la famille ?! Je m’accroupissais pour être à sa hauteur.

« - Toriel, il faut que je sache. Tu as de la famille quelque part par ici ? »

La petite Wattouat me regarda un moment, avant de tourner sa tête vers Ambriel et Subel, voyant que je ne réagissais pas. Il me fallut quelques instants de plus pour comprendre : nous étions déjà sa nouvelle famille. Mais j’insistais tout de même pour savoir. Le bébé me fit comprendre qu’elle était seule quand nous l’avions trouvé, pour une bonne raison. Elle devait donc être orpheline. Comme moi. Comme Ambriel. Et comme Sybel certainement, puisqu’elle n’avait semblé reconnaître personne parmi les Nidoran que nous avions croisé.

Je laissais les filles faire connaissance. De toute évidence, Sybel était la plus âgée. Elle prenait déjà Toriel sous son aile et j’en étais ravie. Ambriel avait du mal à se mêler à elles, mais je la comprenais bien. Pas le même milieu et l’habitude de vie. Je ne doutais pas qu’elles deviennent inséparables après avoir passé un peu de temps ensemble. Quant à Toriel, elle semblait très heureuse de son nouveau statut de pokémon capturé.

Au bout d’un moment, je regardais le ciel. Le soleil avait continué sa course. Le temps de rentrer et il ferait nuit. Il était donc temps de partir. Je n’avais pas de quoi nourrir trois pokémon et je refusais nettement de leur faire rater un repas pour rien. De plus, je n’avais plus de ball. J’en avais utilisé deux, et perdue une de toute évidence, surement dans ma chute. Mais jamais je ne parviendrais à la retrouver. J’étais déçue, certes. Mais je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même.

« - Les filles, nous partons ! Direction Sigma, il est temps de faire du shopping ! »

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